L’aventure continue (partie 8)

Sitôt passé le panneau “Bienvenue à Alice Springs”, nous fonçons directement dans les West MacDonnell Ranges. Les MacDonnell sont une chaine de montagnes, divisées en MacDonnell de l’Ouest et MacDonnell de l’Est, dont Alice Springs constitue une excellente base de départ pour l’exploration.

MacDonnell Ranges 01 by kikatigrou

Vite vite, Henny ! Apres avoir déjà fait plusieurs centaines de kilomètres ce matin-là, il aurait été dommage d’arriver en retard à notre RDV avec le soleil ; j’avais effectivement très envie d’arriver avant midi au Standley Chasm (« Gouffre de Standley »), heure à laquelle le soleil, de par sa position, illumine jusqu’au sol a grande faille, en frappant de lumière orangée ses parois ; un RDV quotidien dont de nombreuses brochures vantent la beauté.

Le gouffre est une propriété privée, il faut donc acheter un billet d’entrée et prévoir 15-20minutes de marche dans une nature relaxante pour parvenir à destination. Il s’agit de 2 falaises étroites qui s’élèvent à 80m du sol environ.

Standley chasm by kikatigrou

Nous nous asseyons et attendons le spectacle. S’il est vrai que nous avons bien pu voir le soleil passer entre les parois, nous n’avons pas été époustouflés…

Un dilemme s’est posé : dans quelle direction se diriger à présent ? En effet, nous n’avions presque plus d’essence (c’est la deuxième fois que je vous avoue que nous n’avons pas pris ces précautions élémentaires dans le désert, et là c’est un peu ma faute car j’avais tellement voulu arriver au Chasm avant midi que j’avais un peu mis la pression pour prendre la route sans tarder…) Puisque nous étions dans les West MacDonnell pour la journée, ou ce qu’il en restait car il était maintenant 13h, cela ne semblait pas vraiment logique de retourner se ravitailler à Alice Springs, à 45minutes de là, pour ensuite revenir et ne pouvoir profiter de rien avant le crépuscule vers 17-18h. En s’enfonçant plus à l’Ouest dans les montagnes, il n’y avait que 2 bornes d’essence (je dis « borne », pas station) ; une à Glen Helen et une sur une autre route conduisant à la petite ville de Hermannsburg. Les deux bornes étant à distance équivalente : 95km. Hermannsburg ne semblant présenter qu’un intérêt limité, nous optons pour essayer de pousser jusqu’à Glen Helen, en espérant ne pas tomber en panne ; quant à l’endroit où nous pourrions passer la nuit : on verrait bien ! (cela dit la perspective de dormir dans une des aires de repos de montagne ne m’inspirait pas confiance, ayant lu plusieurs articles relatant des agressions de touristes la nuit par des Aborigènes ivres).

C’est à vitesse très réduite que nous avons suivi la route étroite et tout en montagnes russes ponctuée de points d’intérêts…relatifs.

Premier arrêt à Ellery Creek Big Hole. Franchement, bof (je crois ne même pas avoir pris de photo!). On repart. Henny s’arrête pour faire une petite sieste et je m’aventure quelques minutes à l’extérieur du camping-car, dans la fournaise, pour prendre des photos de la vue, très chouette.

Nous avons zappé « Serpentine Gorge », échaudés par le fait que Ellery Creek Big Hole avait présenté 2 kilomètres de route non goudronnée, ce qui n’était pas couvert par l’assurance du camping-car et avait été une source de stress très importante pour nous, Henny jurant que le véhicule risquait de se renverser toutes les 10 secondes et que ce serait un miracle si nos pneus ne crevaient pas... Donc, plus de risque !

Arrêt aux Ochre Pits (les « carrières d’ocres ») qui, comme leur nom l’indique, présentent des stries de pigments colorés que les Aborigènes mélangent avec de l’eau pour se peindre le corps lors de rituels ou pour les peintures rupestres. J’ai beaucoup aimé les couleurs, beaucoup moins la centaine de mouches qui essayaient de rentrer dans ma bouche toutes les deux secondes !

Après une longue route, nous sommes arrivés à la Gorge de Glen Helen. L’après-midi touchait déjà à sa fin, et lorsque nous sommes parvenus au camping-borne d’essence, j’ai immédiatement eu envie de rester là pour la nuit au lieu de tenter un retour dare-dare sur Alice avant la nuit :

Glen Helen Gorge by kikatigrou

(dans cette vidéo, vous m’entendez m’exclamer « Tiens y’a un hélicoptère ! »). La vue était vraiment très belle, il y avait du monde dans ce terrain de camping (ce qui était bien plus rassurant que la perspective de dormir seuls dans ce coin), il y avait une petite boutique-restaurant, une piscine et une terrasse face à la gorge, et à deux minutes de marche l’accès à la rivière au pied de la gorge en question. Banco !

Mais cela signifiait qu’il nous fallait repartir le lendemain aux premières lueurs du jour, notre programme chargé ayant prévu la visite d’un parc à Alice Springs où nous souhaitions passer la journée entière.

Le gars qui nous a assigné notre emplacement de camping ne nous aimait pas, j’en suis sure. Il n’était pas super aimable, et n’avait même pas l’air de nous croire sur parole quand on lui a affirmé que si, on ne voyageait que tous les deux, et que notre véhicule était très grand parce qu’on avait été surclassés (pas parce qu’on y cachait des amis pour ne pas payer de supplément !). Bref. Attirée par le prix -pour une fois abordable- des tours en hélico, je me renseigne pour faire un vol de 5 minutes avant le coucher du soleil. Tout est pris, me répond-il. Et le lendemain, on devait partir si tôt que c’était mort. J’étais quand même super déçue…

Je traine un peu dans la boutique et achète quelques cartes postales et deux livres, puis une glace pour Henny et une pour moi. C’est une autre personne, une femme cette fois, qui me sert au comptoir. Je lui demande :

« -C’est encore possible de faire un tour en hélicoptère ce soir ?

Je ne sais pas, il faut que je demande à mon collègue. »

(merde, ah non c’est celui qui ne nous aime pas, il va être furieux que j’aie redemandé derrière son dos ! Bon, tant pis). Et là miracle, il lui répond que peut-être, et contacte immédiatement le pilote (qui finissait juste un vol). Oui oui, c’est bon, il peut vous prendre tout de suite ! Ah ah, j’ai eu bien raison d’être têtue !

Je cours à la terrasse. « Hennyyyyy, on peut faire un tour en hélicoptère mais il faut y aller maintenant, on nous attend ! » Nous avons, tout en courant, dû avaler notre glace tout entière (autant dire qu’on n’a pas franchement pu la savourer), et avons sauté dans l’hélicoptère.

Ma ceinture de sécurité ne voulait pas se clipser correctement, et avec le bruit des pales, j’ai tapoté l’épaule du pilote juste avant le décollage pour qu’il m’aide. Bien m’en a pris car telle ne fut pas ma surprise de voir qu’en fait l’engin n’avait pas de portes!! J’avais quand même un peu peur pendant le vol, n’ayant pas une confiance absolue dans ma ceinture et les bourrasques de vent traversant l’appareil étant particulièrement fortes parfois ! Mais c’était super de survoler ce beau paysage à la lumière dorée des dernières minutes de soleil !!! (note : les photos sont moches, ça ne rend pas hommage au paysage mais bon). Le pilote nous parlait du relief etc via notre casque, mais je n’arrivais pas à me concentrer, trop excitée et occupée à regarder partout !! Mais 5 minutes, c’est court et déjà nous étions redescendus.

Le soir, le petit magasin-bar-restaurant-réception recevait un musicien. Un guitariste qui chantait des chansons/ballades australiennes de sa composition, que j’ai adorées. Je suis restée un long moment à l’écouter, j’étais complètement bercée par cette musique à des centaines de kilomètres d’Alice, au milieu des montagnes. Puis j’ai rejoint Henny, que j’ai trouvé dans le noir devant le camping-car à essayer de prendre des photos de la falaise et des millions d’étoiles avec son appareil-photo monté sur trépied. J’ai fini par prendre le relai. J’ai absolument adoré cette nuit calme dans les gorges rouges !

L’album photo « West MacDonnell » est en ligne !

A suivre…

Comments

[tonylpilotdelico]

impressionnant les etoiles ! content que ce voyage vous ai tant plu

[Emilie]

Les photos sont magnifiques, CA DONNE ENVIE D'Y FONCER